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Guide de recyclage

Quel est l’impact des incinérateurs de déchets ménagers ?

Avec 116 installations répertoriées en 2022, l’incinération des déchets ménagers est une pratique courante en France, visant à réduire le volume des ordures et à produire de l’énergie. Cependant, cette méthode suscite de nombreuses interrogations sur son impact environnemental et sanitaire. Entre pollution de l'air, production de dioxines et gestion des résidus toxiques, l’incinération divise. Zoom sur ce type de traitement des déchets controversé.

Qu’entend-on exactement par incinérateur de déchets ?

Un incinérateur de déchets est une usine conçue pour brûler les déchets non recyclables et ainsi réduire leur volume. En France, en 2018, on compte environ 13 millions de tonnes de déchets ménagers incinérés (selon l’ADEME : Agence de la transition écologique) ; ce qui représente environ 194 kg de déchets incinérés par habitant. Concrètement, le processus d'incinération se fait en 4 étapes : 

  1. Collecte et tri : les déchets sont acheminés vers l’incinérateur après une sélection des matières recyclables.

  2. Brûlage à haute température : ils sont brûlés à plus de 850°C pour réduire leur volume et détruire les matières organiques.

  3. Valorisation énergétique : la chaleur produite est utilisée pour générer de l’électricité ou alimenter des réseaux de chauffage urbain.

  4. Traitement des fumées et résidus : des filtres captent une partie des polluants, tandis que les cendres et les métaux lourds doivent être traités séparément.


Quels sont les déchets incinérables ?

L’incinération concerne majoritairement les déchets non recyclables et les déchets ménagers résiduels comme les ordures ménagères non recyclables (restes alimentaires non compostables, papiers souillés, textiles non récupérables). Dans cette catégorie, nous incluons aussi tous les plastiques non recyclables (emballages complexes), mais aussi le bois traité (meubles avec vernis ou colles chimiques)

En revanche, et pour des raisons évidentes, certains déchets ne doivent pas être incinérés. C’est le cas des déchets dangereux (batteries, solvants, peintures), des déchets médicamenteux et des déchets radioactifs. Les batteries par exemple, contiennent des substances toxiques comme le plomb et le lithium, et leur incinération représente un danger pour l'environnement. Déposez les batteries et les appareils électriques dans des points de collecte dédiés (comme les bornes pour piles) ou les espaces dédiés en déchèterie pour les DEEE (déchets d'équipements électriques et électroniques). De même, les médicaments usagés doivent être rapportés en pharmacie dans les boîtes prévues à cet effet. En cas de doute, ne les jetez surtout pas dans la poubelle grise.

Quels sont les inconvénients de l'incinération ?

Malgré des filtres de plus en plus performants, les incinérateurs émettent des gaz polluants comme les dioxines et des particules fines, responsables de problèmes respiratoires et de risques de cancer.

Brûler des déchets ne signifie pas les faire disparaître. L'incinération produit des résidus solides toxiques et les résidus d’épuration des fumées (hautement polluants), qui doivent être stockés dans des centres spécialisés.

Construire et entretenir un incinérateur représente un investissement coûteux pour les collectivités. De plus, la valorisation énergétique reste peu efficiente : seulement 20 % de l'énergie produite est réellement utilisée.


Heureusement, face à ces inconvénients, plusieurs alternatives existent. Parmi elles, nous pouvons limiter les emballages à la source, en encourageant le vrac et les produits réutilisables. Le fait de composter et de transformer ses déchets organiques en engrais naturel permet aussi de diminuer le volume de déchets incinérés, tout comme le recyclage pour
revaloriser des déchets en matières premières.

Autre méthode controversée : l’enfouissement des déchets

L’enfouissement des déchets consiste à les enterrer dans des centres de stockage aménagés, mais il présente des risques environnementaux majeurs : pollution des sols et des eaux, émissions de méthane et occupation d’espace. Bien que réglementé, ce mode de gestion reste une solution de dernier recours. Depuis 2020, la France vise à réduire de 50 % l’enfouissement d’ici 2025 grâce au tri et au recyclage (cf. la loi AGEC : anti-gaspillage pour une économie circulaire).

Pour conclure

L’incinération est une solution largement utilisée en France, mais elle présente des limites environnementales et sanitaires importantes. Si elle permet de réduire le volume des déchets et de produire de l'énergie, ses émissions polluantes et la gestion des résidus toxiques posent problème. Une meilleure gestion des déchets passe avant tout par la réduction à la source, et le compostage, qui constituent des solutions plus durables. Le recyclage reste la pratique idéale pour optimiser le parcours des déchets et ne pas surcharger ces usines d’incinération avec des déchets mal triés, y compris ceux contenus dans les petits sacs poubelles. Bien que ces volumes puissent sembler minimes, leur accumulation peut aussi avoir un impact sur le volume global de déchets incinérés. 

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